Catastrophe : Plus de 300 morts en Sierra Leone après des pluies diluviennes

Catastrophe : Plus de 300 morts en Sierra Leone après des pluies diluviennes
Catastrophe : Plus de 300 morts en Sierra Leone après des pluies diluviennes

Des coulées de boue, des glissements de terrain et des inondations causés par des pluies torrentielles ont surpris dans la nuit de dimanche à lundi les habitants de la capitale de la Sierra Leone, Freetown, faisant au moins 312 morts et plus de 2.000 sans-abri, selon un bilan qui risque encore de s’alourdir.

Ces inondations, qui font d’ores et déjà partie des plus meurtrières en Afrique au cours des 20 dernières années, sont survenues vers 04h00 du matin, selon des témoins.

Dans la journée, un journaliste de l’AFP a vu plusieurs maisons recouvertes de terre rougeâtre dans le village de Regent, dans les faubourgs de la ville. Des corps flottaient dans les rues envahies d’une eau brunâtre dans le quartier de Lumley West, situé plus en aval, a-t-il également constaté.

Le gouvernement de la Sierra Leone, l’un des pays les plus pauvres au monde, s’est réuni d’urgence pour déterminer les mesures à prendre pour faire face à l’une des pires catastrophes de l’histoire de cette capitale.

Dans une allocution à la télévision, le chef de l’Etat, Ernest Bai Koroma, a appelé à l’unité du pays, déjà durement frappé par Ebola et par une longue guerre civile: « Notre nation est une nouvelle fois aux prises avec le chagrin. Beaucoup de nos compatriotes ont perdu la vie, beaucoup plus encore ont été gravement blessés, et des millions de dollars de biens ont été détruits par les flots et les glissements de terrain qui ont touché Freetown », a-t-il déclaré.

« Toutes les familles, tous les groupes ethniques, toutes les régions ont été directement ou indirectement touchées et affectées par ce désastre », a-t-il insisté, en précisant que des centres allaient être mis en place à travers la ville pour recenser les sans-abris.

Tout au long de la journée, le bilan n’a fait que s’alourdir: 18 morts recensés le matin, puis 180 à la mi-journée, avant de s’établir à 312 dans l’après-midi, selon un porte-parole de la Croix-Rouge, Patrick Massaquoi.

Mais il pourrait encore s’alourdir. Des secouristes ont ainsi parfois dû utiliser des pelleteuses pour dégager les corps.

« J’ai compté plus de 300 corps et d’autres continuent à arriver », a déclaré à l’AFP un employé de la morgue de l’hôpital Connaught, qui avait auparavant expliqué que son institution manquait de place pour accueillir le « nombre impressionnant de morts » qui lui parvenait.

Des membres des forces armées et de la police et des volontaires de la Croix-Rouge se sont déployés dans la ville pour localiser les victimes et venir en aide aux habitants coincés dans leur maison ou sous des gravats.

Des images impressionnantes montraient des habitants traversant des rues avec de l’eau jusqu’à la taille et des corps étendus sur des sols détrempés, ou encore de violents torrents d’eau rougie par la boue dévalant des collines entre de petites maisons aux toits en tôle ondulée.

Six mois de pluie par an

Les services météorologiques de Freetown n’ont pas lancé d’alerte aux inondations qui aurait pu accélérer l’évacuation des habitants, selon le correspondant de l’AFP à Freetown.

Fatmata Sessay, qui vit au sommet d’une colline dans le quartier de Juba, a expliqué qu’elle-même, son mari et leurs trois enfants avaient été réveillés vers 04H30 du matin par de fortes précipitations s’abattant sur leur maison en terre, qui a ensuite été inondée.

« Je n’ai réussi à m’échapper qu’en montant sur le toit de la maison quand des voisins sont venus me sauver », a-t-elle dit. « Nous avons tout perdu, nous n’avons plus d’endroit pour dormir », a-t-elle expliqué à l’AFP en pleurs.

Le ministre de l’Information, Mohamed Bangura, blessé dans les inondations, a été hospitalisé, a indiqué le vice-ministre de l’Information Cornelius Deveaux.

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