Après quinze jours marqués par des annonces encourageantes autant que par des négociations difficiles, la 24e Conférence des parties sur les changements climatiques doit normalement aboutir à une déclaration finale ce vendredi à Katowice.
Quand la majorité des délégations insistent pour « accueillir favorablement » le rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur les conséquences d’un réchauffement climatique à 1,5 °C montrant notamment l’ampleur des impacts à +1,5 °C, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, la Russie et le Koweit disent seulement vouloir en «prendre note».
Plusieurs pays et acteurs non étatiques ont aussi annoncé le relèvement de leurs ambitions climatiques d’ici à 2020 ou du moins leur intention de le faire. » Mercredi soir, une trentaine de pays ont ainsi donné naissance à la « coalition pour une haute ambition » appelant à accélérer le tempo dans lutte contre le réchauffement climatique.
Antonio Guterres tire encore la sonnette d’alarme
Reste qu’à Katowice, « les questions politiques clés ne sont pas résolues », tonnait mercredi soir à la tribune Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, qui faisait même un retour imprévu en Pologne pour sonner l’alarme. « Rater cette opportunité compromettrait notre dernière chance de stopper le changement climatique, hors de contrôle, lançait-il. Ce ne serait pas seulement immoral, ce serait suicidaire. »
Des points de blocage sur le « rulebook »
Il reste encore des divergences à aplanir dans ce « rulebook ». Notamment sur les questions de la transparence. Autrement dit : Comment les Etats devront à l’avenir rendre compte de leurs engagements climatiques ?
L’équilibre de l’Accord de Paris sur le climat était de proposer un cadre universel tout en donnant une flexibilité à chaque pays en fonction de ses capacités à mener sa transition écologique. Certains pays [les pays du nord notamment] veulent aujourd’hui qu’on donne des bornes à cette flexibilité pour être sûr que tout le monde avance de bonne foi vers plus de transparence et un suivi strict des émissions. » Les pays plus pauvres rappellent, eux, leur besoin de flexibilité et les promesses financières faites pour les aider à agir.
Jeudi à 16 heures, Michal Kurtyka, ministre de l’environnement polonais et président de la COP 24, devait en théorie, présenter un premier texte entier de ce manuel d’application de l’Accord de Paris. Le délai n’a pas pu être tenu et la sortie des nouveaux textes était toujours en cours à l’heure où nous publions cet article. Les ministres chargés d’assurer ce dernier toilettage du manuel d’application de l’Accord de Paris se disaient toutefois optimistes ce jeudi soir, annonçant des avancées sur les questions de la finance à long terme et de la transparence.
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